J’chuis un clown triste
Avec un sourire
Jsuis fait de douceur, de rage
Et de souvenirs

J’suis un fétue de paille
Avec un trop grand chapeau
Je suis une fébrile canaille
Avec la peau sur les eaux

Et quand mon bateau sur les os
Depuis en haut frotte des corraux
C’est cocasse mais je concasse ma coque
Pour pas qu’ils partent en morceaux

Bien fragile
comme un pissenlit de givre
jme laisse vivre tout malhabile
Avant que la brise me brise

Le coeur gros, en pleine crise
L'âme grise, pleine d'accrocs
Mes fils sensible defilent
Au fil subtil de l'eau

Coulant loin de mes cils
il se tendent et serrent ma peau
Lacerent mon cou comme des crocs
Bientot le ruisseau devient nil

Je me demele en cent mille,
Oui, je tombe en morceaux
Qui abondent en pluie de billes
Et se cassent sur les carreaux

Plus qu'une flaque de verre immobile
Je n'ai pas fait de vieux os
Mon esprit doucement oscille
Mais il se dé-faira aussi bientôt

Demêlé comme un tricot
Tiré par un félin agile
Fait de panique sénile
Une tache de peur sur le museau

Je retombe dans l'oublie
Je suppose que c'est pas de bol
Plume de porcelaine hors du nid
Dissipée en touchant le sol

Envolé comme un flocon de neige
au squelette de coton
Un glaçon, sous le soleil
Un oiseau hors d’un buisson

Disparu sans un bruit,
Éteint sans laisser de trace
Comme la flamme d’une bougie
Qui dériverait dans l’espace